top of page
Cadre vintage sur parchemin ancien_edited.jpg
fond du site.jpg

Les Escrimes

Duellistes
équipements pour l'assaut
fond du site.jpg
fond du site.jpg

Escrime au bois, escrime à l’acier

Dans les salles d’armes d’autrefois, les gentilshommes maniaient l’épée, le fleuret ou le sabre, tandis que dans les rues, sur les chemins ou dans les foires, le peuple s’exerçait avec la canne et le bâton. Deux visages d’un même art, deux façons de croiser le fer… ou le bois.

L’acier : la finesse et l’élégance

Briller par une pointe d’épée, s’élancer d’un fleuret léger, s’imposer par un coup de sabre : l’escrime à l’acier est faite de précision et de vivacité. Chaque mouvement est une parole, chaque duel une conversation muette entre deux volontés. Ici, l’élégance rivalise avec la rigueur, et le moindre geste compte.

Le bois : la vigueur et le mouvement

Canne ou bâton, armes simples et droites, compagnons du voyageur comme du villageois. Leur escrime est ample, généreuse, tournée vers l’action et la vitalité. On y retrouve la vigueur des coups circulaires, l’élan du corps tout entier, la joie d’un combat franc où l’on engage ses forces sans détour.

Deux héritages, un même esprit

Qu’il soit de bois ou d’acier, chaque instrument raconte une histoire, celle d’un peuple qui a toujours su se défendre et se divertir en maniant des armes adaptées à son époque.
Dans nos écoles, ces deux traditions se rejoignent : elles forment un art complet, à la fois populaire et raffiné, où chacun peut trouver sa voie et son plaisir.

fond du site.jpg

Le Matériel

 Avant même le premier salut, l’escrime commence par un rituel discret : celui de s’équiper. Chaque pièce que l’on enfile prépare le corps, mais aussi l’esprit. Un combattant mal équipé est un combattant qui est gêné dans ses mouvements.

À l’inverse, un équipement bien choisi libère le geste et ouvre la voie à une escrime sereine, vivante, et pleine d’élan.

 

 

 

 

 

La tenue : la seconde peau du tireur

La veste, le pantalon, le plastron… tout cela forme une enveloppe ferme mais souple, qui protège le corps sans le contraindre. Ce n’est pas une armure : c’est un habit de confiance. La matière absorbe le choc, accompagne chaque changement d’appui, protège sans jamais s’imposer.
Dans cette tenue, on n’a plus peur de toucher, ni d’être touché : on peut enfin jouer.

Le masque, lui, est une promesse : celle de pouvoir avancer sans crainte. Une grille solide, un champ de vision large, et cette sensation familière lorsqu’il se pose sur la tête, comme un battement de tambour avant l’assaut.

 

 

 

 

 

Les gants : la finesse du geste

Les mains sont l’âme de l’escrime. Elles commandent l’arme, guident la pointe, donnent l’intention.
Un gant trop lourd éteint la précision ; un gant trop fin expose. Trouver le bon équilibre, c’est trouver la juste mesure entre sécurité et liberté.
La pointe demande de la délicatesse ; la taille, elle, exige un peu plus de cuir pour encaisser les coups. Chaque arme révèle un gant, un toucher particulier.

professeur d'escrime
masque et épée
Maitre Larribeau
fond du site.jpg
Prime et Parade
Coup de tete et parade

Le Fleuret : un objet d'étude

Léger, nerveux, presque musical. Le fleuret est l’arme de la conversation fine, celle où l’on cherche la ligne, où l’on effleure avant de toucher.

Sa lame flexible s’incline, ploie, puis revient. La petite cuirasse métallique scintille sur le torse : elle délimite le territoire où la vérité compte.
Dans notre école, nous travaillons avec 2 types de fleurets, ou " objet d’étude". Car le fleuret n'est pas, et n'a jamais été une arme. C'est un outil pour apprendre et comprendre tout l'art de la Pointe.

Le 1er type est un fleuret en plastique, qui permet aux débutants de s'habituer à cette simple tige, flexible et d'apparence innocente.

Quand ils en comprennent la véritable nature, alors, ils peuvent commencer à tirer avec le professeur avec le fleuret normal, c'est à dire, celui en acier.
Le Fleuret symbolise les 4 vertus de l'Escrime.

 

 

La Canne: apprendre à jouer et à se défendre

La canne est un art de combat français qui utilise un simple morceau de bois, plus ou moins lourd et flexible pour délivrer des mouvements rapides, précis et élégants. Héritière directe de l’escrime, elle reprend ses Vertus.

Accessible à tous, sans nécessité d’équipement coûteux, la canne développe la coordination, la mobilité et le sens du Temps. C’est une discipline ludique, dynamique et profondément enracinée dans la tradition martiale française, idéale pour découvrir l’escrime autrement.

Bâton d'Armes et Bâton Militaire:

Deux approches pour un même objet

Le bâton est l’une des plus anciennes armes de défense françaises. Plus long, plus robuste et plus engagé que la canne, il mobilise tout le corps : ancrage, rotation, puissance, endurance. Ses mouvements, hérités des pratiques populaires comme des écoles d’armes classiques, mêlent larges trajectoires, changements de garde et jeux de distance.
C’est une escrime ample, lisible, terriblement efficace, où la maîtrise du geste compte autant que la maîtrise de soi. Le bâton offre une pratique complète, physique et structurante, idéale pour explorer la tradition martiale française dans ce qu’elle a de plus authentique et spectaculaire.

Pour bien comprendre ce que nous pratiquons dans notre école en termes de Bâtons, voila comment ils sont différenciés:

Le Bâton d'Armes: 

Il s'agit de l'objet d'étude de l'Espadon et de l'Estoc, les 2 grandes épées mythiques des temps médiévaux. Peu onéreux et facile d’accès pour tous, le Bâton d'Armes est l'antichambre de cette belle escrime à deux mains.

Le Bâton Militaire:

Avec celui ci, on apprend avant toute chose la coordination du corps, la gymnastique, ainsi que les prémices des armes d'Hast.

La liberté d'action du bâton militaire n'a de limite que ses compétences propres. Un outil merveilleux pour gagner en plasticité cérébrale.

 

L’Épée seule : l’arme du duel et de l' Honneur

C’est par elle que tout commence et que tout finit. Elle incarne les quatre vertus de l’escrime : Temps, Mesure, Vitesse, Précision.
Qu’il en manque une, et le geste échoue.

L’épée seule, n’est pas qu’une arme : elle est aussi une armure, la rencontre de deux visions opposées – l’Attaque et la Défense, fusionnées dans un même objet.

Les épées en France, c’est un peu comme les fromages : impossible d’établir une liste claire de tout ce qui a été utilisé. Une certitude toutefois : le mot rapière est de loin le terme le plus maladroit, le plus disgracieux et le plus inapproprié pour parler des épées françaises.

On parle d’Allumelle, d’Estocade, d’Espée, d’Astic, et de bien d’autres encore… mais jamais, jamais de rapière.

Pour son maniement, il suffit d’identifier le type de lame que vous avez : vous saurez aussitôt si c’est une arme de pointe, de taille, ou les deux.

Le Sabre : l’arme du mouvement

Le sabre, c’est la science du mouvement. Une arme qui ne se comprend qu’en action, dans le souffle précis du moulinet, là où chaque trajectoire prépare déjà la suivante. À l’opposé du bourrinage qu’on lui prête trop facilement, le sabre est un art finesse, d’équilibre, de rythme et d’intelligence.

Car le sabre ne cherche pas à couper en deux : il cherche à imprimer un impact, une taillade propre et efficace, guidée par la cinétique du geste. L’essentiel se joue dans ce que l’on appelle le sillon : au moment où l’on frappe, le bras revient vers soi, droit, tendu, pour ramener la lame en ligne et retrouver instantanément la garde. Ce retour précis crée une double magie : il prolonge l’énergie de la coupe et, dans le même mouvement, rétablit la menace de la pointe.

Tout repose sur cette mécanique subtile :

  • choisir le bon temps de moulinet,

  • sentir le temps d’action juste,

  • anticiper la réaction de l’adversaire,

  • gérer la distance,

  • se fendre au moment opportun,

  • revenir en garde sans gaspiller une goutte de force.

Le sabre récompense ceux qui pensent, respirent, observent. Une arme d’élan et de retour, de précision plus que de puissance, où l’économie d’énergie devient une stratégie, et où la coupe n’est jamais brutale, mais toujours maîtrisée, calculée et élégante.

duel au baton
baton militaire
un français domine un espagnol
duel au sabre
fond du site.jpg

L'Estoc

L’estoc est l’une des armes les plus singulières de l’histoire française et européenne. Ni épée de taille, ni rapière au sens moderne (un terme d’ailleurs totalement absent du vocabulaire français ancien), l’estoc est une arme conçue pour percer, non pour couper.

Son apparition remonte au Moyen Âge tardif, mais son usage perdure jusqu’à l’époque moderne, avec une multitude de variantes locales — d’où la difficulté d’en dresser une typologie stricte.

En France, on parle d’allumelle, d’espée, d’astic, et bien sûr d’estocade, qui désigne autant l’arme que l’action.

Ce qui définit l’estoc, c’est sa lame rigide, souvent triangulaire ou en losange, parfois évidée pour gagner en légèreté sans perdre en solidité. L’exemplaire de Varsovie que nous avons étudié en est un témoignage lumineux : long, pointu, sans tranchant, pensé pour traverser les tissus, les protections… ou les intentions.

Contrairement à l’épée de taille, l’estoc n’a pas vocation à « découper ». Il sert à viser les ouvertures, à profiter d’un temps, d’un angle, d’une faille. Dans le contexte civil, il devient l’arme des affrontements rapides, précis, où la priorité est de neutraliser sans s’épuiser. Dans le contexte criminel, les archives montrent qu’on l’utilisait pour des coups brefs, directs, souvent impossibles à parer une fois engagés.

Techniquement, manier l’estoc revient à comprendre trois choses :

  • la ligne, toujours droite ;

  • le temps, plus encore qu’avec les armes de taille ;

  • la mesure, car la force ne sert à rien si la pointe n’arrive pas là où il faut.

Pas de moulinets, pas de coupes spectaculaires : l’estoc est une arme de science, de géométrie, de contrôle. Une arme qui résume l’escrime française la plus pure : aller droit au but, sans un geste de trop.

l'estoc
fond du site.jpg

L'Espadon

L’espadon n’est pas une arme de pointe, ni une épée d’apparat. C’est une lame de présence, faite pour imposer le corps autant que l’acier. Longue, large, avec un centre de gravité dirigé vers l’avant, elle engage tout l’être dans le combat.

On la manie à deux mains pour les plus grands modèles — les épées des XIIᵉ et XIIIᵉ siècles étant, dans leur écrasante majorité, des armes à une main, associées au bouclier — non pour multiplier les coups, mais pour prendre le contrôle de l’espace. Chaque mouvement trace un cercle de menace, chaque pas engage une intention. L’espadon ne cherche pas la touche dans une trajectoire rectiligne : elle ouvre, repousse, domine son environnement.

Techniquement, elle oblige à comprendre le poids, l’inertie, le temps long. Rien ne peut être précipité. Le geste part du sol, traverse le corps et s’achève dans la lame. C’est une école de structure, de posture et de respiration.

Loin des clichés, l’espadon n’est pas une arme brutale. Elle est exigeante, méthodique, presque austère. Elle enseigne que la puissance ne vient pas de la force, mais de la justesse du mouvement, de la vitesse et de l’occupation intelligente de l’espace.

fond du site.jpg

Bien s’équiper, c’est ouvrir la porte d’une escrime vivante

Dans ton club comme dans les AMF en général, le matériel n’est pas un luxe : c’est une façon de préserver le jeu, la progression, la confiance et la beauté du geste.
Une canne trop dure fausse le mouvement.
Un fleuret trop lourd décourage la finesse.
Un masque ancien devient un danger.

Un bon équipement, c’est un partenaire de pratique.
Un allié silencieux, mais essentiel.

Et c’est aussi ce qui permet à chacun — du débutant curieux à l’adolescent passionné — d’entrer dans la salle sans crainte, prêt à vivre une escrime généreuse, dynamique, et pleinement humaine.

bottom of page